Et...
ET…
Quelle chose étrange que la vie.
On croit la posséder et c'est elle qui nous possède, …toujours!
C'est un prêt à court terme consenti par la banque du hasard.
Et on voudrait la retenir mais elle file entre les doigts comme l'eau vive du torrent.
Et on la croit nôtre, mais rebelle, elle appartient à un autre
Elle n'a qu'un seul amant, et son amant est le temps!
Et face à cet implacable rival on n'oppose qu'impuissance….
Et Pourtant…
Et pourtant c'est quand on la sent échapper qu'on la trouve la plus belle!
Pour nous seul, elle change de nature, elle s'épanouit et danse
Se dilate jusqu'aux confins de l'univers, au delà encore…
La mélodie d'un pinson, le frais parfum du lilas, le goût suave d'un baiser
Soudain prennent un relief jamais éprouvé.
Ces miettes de vie, parce qu'elles nous sont chichement comptées
S'imprègnent alors d'une saveur encore jamais égalée
Et plus la vie s'échappe, plus on en découvre la richesse et l'insondable profondeur.
Et quelques heures de cette vie qui s'en va ont soudain plus d'intensité
Que des années de celle gaspillée, pour rien, sans y penser…